Comment DS veut devenir une marque ?

N.S Carideal

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DS Une marque un défi !

Fort du succès de la ligne DS, PSA va en faire une marque à part entière. Une marque mondiale. Cette ambition, qui se concrétise déjà en Chine, devra passer par un flux régulier de nouveaux produits, un réseau dédié et une image forte qui puise ses racines dans la DS d'origine.

Comment DS veut devenir une marque ?
Comment DS veut devenir une marque ?

C'est un événement rare dans l'univers auto­mobile. Après Lexus et Infiniti, une marque nouvelle est en train de naître. En décidant de faire de la ligne DS une marque à part entière, Carlos Tavares, le patron de PSA, veut accentuer la dynamique premium de son groupe.

Et ainsi conforter sa rentabilité en plaçant une troi­sième marque au-dessus de Peugeot et de Citroën. À cette fin, il a révisé l'organi­gramme de PSA et créé un poste de directeur de marque DS dont la responsabilité a été confiée à Yves Bonnefont, auparavant directeur adjoint de Citroën. En fait, la résurrection du nom DS a commencé en 2009, avec la création de la griffe Distinc­tive Series.

Il s'agissait alors de lancer une ligne premium, dans le cadre de la stratégie de mon­tée en gamme du double chevron, en misant sur l'esthétique et l'aspiration à un certain luxe à la française. « Cette évolution se trouvait déjà dans l'ADN de Citroën qui est bipolaire, contrai­rement à Peugeot », nous confiait Vincent Besson, directeur des produits et marchés chez PSA.

« La DS, modèle haut de gamme, incorporait alors toutes les technologies d'avant-garde de Citroën ». Un formidable pari, pleins d'in­certitudes, est engagé. En 2009, qui connaît la DS d'origine com­mercialisée par Citroën de 1955 à 1975 en berline, puis en break et en cabriolet ? Les plus de qua­rante ans se souviennent de ce modèle révolutionnaire, produit à 1,3 million d'exemplaires, voi­ture présidentielle du général de Gaulle.

Quant aux plus jeunes, souvent ignorants d'un tel passé, ils devront spontanément se laisser séduire par les lignes de DS3, une voiture joyeuse et à la mode. Mais auront-ils les moyens de l'acheter ? En 2010, lors du lancement de DS3, Xavier Chardon, alors directeur commercial de Citroën pour la France, estimait que s'il en écoulait autant qu'il se vend de Mini dans l'Hexa­gone, ce serait un beau succès.

Fin décembre, le verdict tombe : il s'est immatriculé 18 000 Mini et... 26 000 DS (31 000 ont même été commandées, soit un score nettement supérieur à celui de Mini). DES LA PREMIERE ANNEE DS DEPASSE MINI Enfin, ce fut une réussite en rentabilité tant pour Citroën que pour son réseau. Fort de ce succès, la DS3 a été suivie de la compacte DS4 puis de la DS5 en 2011. Certes, les volumes de ces modèles étaient moindres, mais la ligne faisait son chemin en grimpant les échelons. La stratégie de montée en gamme fonctionnait.

LA CARTE CHINOISE POUR MONDIALISER DS Parallèlement, PSA a joué un coup de maître. En Chine, il a signé avec un second partenaire local, Changan, un accord pour produire et distribuer des DS dans l'Empire du Milieu. Cette fois, plus de référence à Citroën, réservé à l'allié historique Dongfeng. DS est devenue une marque. À cette fin, une société mixte, CAPSA, a été constituée, qui aujourd'hui assemble trois modèles dans une usine à Shenzen dans le sud du pays : DS5, DS5LS (Luxury Sedan) et DS6WR (Wild Rubi). Ce site a pour vocation de servir la Chine, mais également les grands marchés asiatiques. Appuyée sur ses deux pôles pla­nétaires, la jeune marque va commencer à faire ses premiers tours de roues dans l'univers automobile. Un nouveau défi doit être relevé.