Pollution l’abandon du projet Zapa

N.S Carideal

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Pollution l'abandon du projet Zapa
Pollution l'abandon du projet Zapa Pic de Pollution à Chambéry

Pollution l'abandon du projet Zapa

Il y a "urgence", tout le monde s'accorde à le dire. La pollution atmosphérique cause des décès prématurés. La France fait l'objet d'une procédure de contentieux auprès de Bruxelles, car elle parvient pas à faire respecter les valeurs maximales de concentrations de particules dans plusieurs villes. Pour ces raisons, la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, a présenté au sortir d'un comité interministériel la semaine dernière, quatre "priorités" qui se déclinent en trente-quatre mesures: soutien et développement du covoiturage, encouragement à prendre les transports en commun , à développer les infrastructures de recharge pour les véhicules électriques en ville des intentions déjà vues et entendues, qui déjà font partie des préoccupations quotidiennes de bien des collectivités locales.

Zapa ou Zapa ?

La ministre a en revanche délivré quelques initiatives importantes: les Zones d'action prioritaires pour l'air (Zapa) ont fait long feu "Delphine Batho a pris acte de l'échec de ce dispositif, jugé socialement injuste et écologiquement inéficace" peut-on lire dans le dossier affèrent au "plan d'urgence pour la qualité de l'air" Les villes et autre communautés de communes ne créeront pas de zones d'exclusion à la circulation envers une certaine catégorie d'usagers. Voilà pour la théorie car en pratique, la mesure n°30 prévoit que "dans les zones particulièrement affectées par la pollution atmosphérique, l'objectif est d'accorder aux collectivités qui le veulent de pouvoir restreindre, à terme, l'accès de véhicules particulièrement polluants à certaines zones sensibles, de manière temporaire ou durable". Quelle différence de fond avec une Zapa.

D'autre part, le gouvernement a retenu la possibilité de d’effectuer une identification des véhicules par leur classe d'émission polluantes. Si la ministre de l'Ecologie a publiquement nié qu'il s'agissait d'un retour à la pastille verte, l'esprit devrait être le même: en cas de pic pollution,un arrêté pourrait être pris afin d'interdire la circulation à telle et telle catégorie de voitures: "Il s'agit d'une idée d'il y a quinze ans, qui n'a pas marché" et qui sera donc vouée"à l'échec" a considéré à ce sujet l'ex-ministre UMP des transport Thierry Mariani au micro de BFMTV. Bien conscient que la pollution de l'air provienne des véhicules les plus anciens (pour ce qui est du transport automobile), le gouvernement envisage en outre de "créer des leviers pour renouveler le parc des véhicules polluants".

Le cabinet de madame Batho affirme qu'il n'y aura pas de prime à la casse, mais un dispositif visant à "accélérer le renouvellement naturel du parc en passant par une incitation à l'achat d'un véhicule neuf ou d'occasion récent." Et d'ajouter que sur ce point, "le ciblage social sera la clef du dispositif".. Le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA) s'est révélé enthousiaste. Il propose qu'une partie de la recette issue de la future taxe poids lourds soit affectée aux aides au renouvellement du parc, et que soit lancée une "prime au remplacement des cyclomoteurs".

Mais outre le rafraîchissement du parc, le gouvernement souhaite aussi pouvoir réaliser à des mesures de "retrofit", c'est-à-dire inciter les automobiliste et autres camionneurs à installer des dispositifs destinés à limiter la pollution sur les véhicules existants. Une mesure déjà annoncée par le précédent gouvernement,mais qui n'a jamais vu le jour. Et pour cause. Pour procéder à un "retrofit" efficace, l'idéal serait par exemple d'installer un filtre à particules sur tous les diesels. Simple à dire, impossible à réaliser. Un filtre à particules se commande avec de l'électronique embarquée, des capteurs... Qui acceptera d'investir des sommes importantes dans un véhicule déjà kilométré, ou dont la valeur résiduelle risque d'être insignifiante ?

Eco-entretien

Toujours sur le même thème, la mesure n°18 prévoit un développement de "l'éco-entretien des véhicules". Les professionnels de l'automobile applaudissent encore, car "il s'agit d'une proposition soutenue par le CNPA depuis le début des travaux du Grenelle de l'environnement". L'idée consisterait à faire vérifier périodiquement ( et de manière volontaire, selon l'entourage de Delphine Batho) divers points clés du véhicule. Par exemple à l'occasion du contrôle technique ? Selon le document du gouvernement enfin,"une vitesse régulière dans la fourchette de 70 à 90 km/h est optimale d'un point de vue de la pollution atmosphérique". Par conséquent,"la réductions ciblées des vitesses pourraient être appliquées." L'exécutif fait aussi savoir qu'il apprécie les mesures de gestion dynamique des vitesses, qui consistent à baisser les maximales aux heures d'affluence pour tenter de retarder la formation des embouteillages.

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