PSA vers une cure de rentabilité

Nicolas SCHIAVON

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PSA vers une cure de rentabilité

Christian Streiff veut bousculer PSA seulement 7 mois après son arrivée au sein du groupe : Augmentation des ventes et de la rentabilité, festival de nouveaux modèles… Il souhaite enrayer la baisse de régime de Peugeot Citroen.

PSA vers une cure de rentabilité
PSA vers une cure de rentabilité

Mardi 4 septembre, il a présenté son plan stratégique pour la période 2010-2015. "Un énorme travail d'équipe qui doit conduire le groupe PSA Peugeot Citroen à retrouver la croissance et la rentabilité, a déclaré M. Streiff. À l'horizon 2010, M. Streiff a fixé trois objectifs. Le premier est de vendre 4 millions de voitures – soit 700 000 de plus qu'en 2006 – afin de retrouver en Europe au moins la part de marché de 15,5 % que le groupe avait atteint en 2003. En 2006, elle avait touché un point bas à 13,8 %. Au premier semestre 2007, elle est remontée à 14,2 %, grâce au succès de la Peugeot 207 et de la Citroen C4 Picasso.

Les principaux points du plan stratégique de PSA Peugeot Citroen.

  • Atteindre 4 millions de véhicules vendu en 2010 : rentabilité : parvenir à une marge opérationnelle consolidée située entre 5,5 % et 6 % en 2010, à ce jour aucun constructeur n'y encore arrivé.
  • Gamme : lancer 29 nouveaux modèles en Europe (contre 22 entre 2003 et 2006), 12 en Chine et 12 dans le Mercosur entre 2007 et 2010.
  • Coûts de garantie : les diviser par deux.
  • Achats : augmenter leur productivité de 4 % à 6 % par an.
  • Frais généraux : les réduire de 30 %.
  • Logistique : réduire de 10 % les frais.
  • Usines : augmenter de 20 points le taux d'utilisation des capacités.
  • Environnement : gagner au moins 10 grammes de CO2 au kilomètre.

Gageons que Monsieur PSA sera bien occupé !

Psa veut devenir le constructeur de la voiture écologique et prendre sa place de numéro 1 dans ce domaine, il est légitime puisqu'il fut le premier à sortir en série le fameux Filtre à Particule FAP.

PSA compte augmenter ses ventes en Europe de 10 % en commercialisant 300 000 véhicules supplémentaires. En Chine, en Russie et dans le Mercosur, l'objectif est de doubler ses ventes annuelles, soit 400 000 véhicules de plus qu'aujourd'hui. "Au Brésil, nous voulons rejoindre les quatre grands [Volkswagen, Ford, General Motors et Fiat]. En Argentine, nous voulons devenir le leader incontesté." Aujourd'hui PSA est le cinquième constructeur de la région, loin derrière les quatre premiers avec seulement 110 000 voitures vendues en 2006.

53 nouveaux modèles de voitures prévus dans le plan de PSA

Pour y parvenir, le président de PSA veut accélérer le renouvellement de la gamme de Peugeot et de Citroen. Pour cela, il souhaite réduire de 30 % les délais de développement. "Nous sommes en moyenne à cinq ans à partir de la feuille blanche, nous voulons parvenir à un délai de quatre ans", annonce M. Streiff.

Au total, PSA veut lancer 53 nouveaux modèles dont 29 en Europe (18 renouvellements de véhicules existants et 5 nouveaux concepts). "En Europe, nous visons une forte croissance dans deux directions : le renouvellement de la gamme et le développement dans le hors Berline [4×4, monospace, coupé, cabriolet…]". Dans chaque segment, PSA Peugeot Citroen veut mettre sur le marché ce qu'il appelle des modèles "premium compétitifs" (des véhicules haut de gamme, comme par exemple le coupé 406).

PSA vise son expansion mondiale

Parallèlement, le constructeur veut développer 24 modèles spécifiques pour les marchés chinois et sud-américain. En Chine, PSA peugeot Citroen veut multiplier par cinq ses ventes pour atteindre "à terme" 1 million de voitures. "Nous cherchons des implantations, nous sommes très présents dans le centre du pays, mais nous voulons nous développer dans l'Est." Le groupe continue d'étudier une co-entreprise avec Hafei afin de construire une troisième usine dans le sud du pays.

Peu disert sur l'avancée du dossier en Russie, M. Streiff a néanmoins relevé les objectifs de vente : 100 000 en 2010 – puis 300 000 – contre 70 000 du temps de M. Folz. "Je ne peux pas vous en dire beaucoup plus. Pour l'instant le choix d'un site n'a toujours pas été arrêté", a-t-il indiqué.

PSA et le Low Cost

Y aura-t-il une réponse à la Logan, la voiture à bas coûts, du groupe Renault dont les ventes devraient atteindre les 500 000 unités en 2008 ? "Non, a clairement indiqué M. Streiff. Notre réponse à la Logan, c'est une réponse selon les marchés. En Chine, nous sommes déjà sur ce marché avec nos Fukang à moins de 7 500 euros." Selon M. Streiff, la part des voitures à bas coûts diminue en Chine d'année en année. "C'est aussi vrai en Russie où elle est en déclin rapide. Nous considérons qu'il n'est pas utile d'aller sur ce marché", justifie-t-il. Quant à l'Europe, il estime que le marché de la voiture à bas coût est représenté par le marché d'occasions.

PSA mise sur l’innovation technologique et l’hybride

En revanche, PSA veut poursuivre ses efforts dans la voiture écologique. Déjà numéro un mondial du véhicule diesel avec Ford, le groupe compte déployer les technologies hybrides (moteur à essence et électricité) et gagner au moins en moyenne 10 g/km de CO2 en Europe. En 2006, PSA a vendu 1 million de véhicules dont le taux de CO2 était inférieur à 140g/km.

Enfin, en accord avec la famille Peugeot, M. Streiff n'a pas caché que PSA était ouvert à des fusions, acquisitions, voire, renforcement de coopérations… "S'il y a une bonne opportunité à saisir, nous la saisirons", a-t-il affirmé.

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